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CINQUIÈME ÉPOQUE.

de M.me de Larochejaquelein : « On n’avait pas décidé quelle route on prendrait en cas de revers ; il n’y avait aucun ordre de donné, ni pour la défense de la ville, ni pour la retraite. » En effet, le conseil de l’armée royale, assemblé à deux reprises, passa le temps à discuter les deux opinions de la marche sur Paris, ou de la retraite sur la Loire : cette discussion se changea bientôt en aigreur et en dispute, et on se sépara chaque fois sans être convenu de rien.

Il existe beaucoup de relations du combat à la suite duquel les vendéens furent expulsés du Mans. Celle de M. Alphonse de Beauchamp paraît exacte, et contient, sur la force et la composition de l’armée républicaine, des renreignemens bien précis : je crois devoir la suivre ou plutôt la copier textuellement. La relation de M.me de Larochejaquelein est empreinte de cette douce mélancolie qui naît d’un cœur profondément affligé : je lui emprunterai quelques traits qu’on ne trouve pas ailleurs. Celles enfin de nos compatriotes quoique incomplètes, offrent plusieurs documens particuliers que j’utiliserai au besoin.

« Le général Rossignol venait de remettre le commandement de l’armée de l’Ouest à Marceau, par ordre du comité de Salut-Public. Cette armée divisée en plusieurs colonnes n’était point encore réunie. A la levée du siège d’Angers par les royalistes, leur marche incertaine avait obligé les généraux et les commissaires conventionnels de morceler les forces. Une colonne, aux ordres du général Muller, avait suivi Westermann sur la route de la Flèche ; une autre avait pris la route de la levée, pour protéger Saumur et Tours ; une troisième avait reçu l’ordre de se porter sur le chemin de Beaufort, pour servir de corps intermédiaires, en appuyant la gauche ou la droite, suivant les circonstances. Tous ces mouvemens attestaient le doute et l’ignorance où l’on était sur les projets ultérieurs des vendéens.

« Le 11, toutes les troupes républicaines, sous les ordres