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CCCXXXV
CINQUIÈME ÉPOQUE.

M. Herbault, ce vertueux et vaillant homme, fut blessé à mort, ainsi que M. le Maignan. Deux braves officiers blesses à Angers, MM. l’Infernat et Couly, y périrent aussi : un grand nombre d’officiers ne reparurent plus. M. de Solilhac fut pris et déposé dans une église pour être fusillé le lendemain ; il parvint à se sauver : quelques autres eurent le même bonheur. Au milieu des massacres horribles auxquels se livrèrent les vainqueurs, il y eut des traits d’humanité courageux, qui préservèrent plusieurs Vendéens ; mais en sortant du Mans, ils couraient de nouveaux dangers ; ils allaient se faire prendre et périr plus loin. MM. de la Roche-Courbon, Carrière, Franchet, de la Bigolière, eurent ce triste sort. M. d’Autichamp fut plus heureux, car, ayant été pris, M. de Saint-Gervais, son parent, officier républicain, le reconnut et l’habilla en hussard, ainsi que M. de Bernés. Ces messieurs se trouvèrent donc enrôlés parmi les républicains ; ils firent la guerre comme soldats, pendant un an, à l’armée du nord. Ils ont ensuite reparu dans la seconde insurrection.

« Telle fut la déplorable déroute du Mans, où l’armée vendéenne reçut un coup mortel ; il était inévitable. Le jour que l’on quitta la rive gauche de la Loire, avec un peuple de femmes, d’enfans et de vieillards, pour aller chercher un asile dans un pays que l’on ne connaissait pas, sans savoir la route que l’on devait tenir, et au commencement de l’hiver, il était facile de prévoir que nous finirions par cette terrible catastrophe. Le plus beau titre de gloire pour les généraux et pour les soldats, c’est d’avoir pu la retarder si long-temps. »

Ajoutons actuellement à ces détails, quelques faits particuliers recueillis et conservés dans les mémoires écrits sur les lieux.

Il y eut, assure-t-on, sur les huit heures du matin du 13, un combat singulier à la place de l’Éperon, entre deux chefs