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CCCXXXVII
CINQUIÈME ÉPOQUE.

fatigues que leur causait la poursuite de cette armée, et par la résistance opiniâtre qu’elle avait opposé à leur entrée au Mans.

L’armée vendéenne avait commencé à défiler le jeudi 12 à quatre heures du soir ; elle arriva vers les huit heures à Logne, à 21 kilomètres (4 lieues) du Mans, sur la route de Laval. Westermann la poursuivit sans relâche, et s’il eût eu quelques pièces de canon et un bataillon d’infanterie avec lui, l’extermination des vendéens eût été complète. Mais l’avant-garde et une partie du principal corps d’armée, durent leur salut à Larochejaquelein qui soutint et protégea seul leur retraite : il était encore au Mans, le vendredi matin 13, sur la place de l’Éperon, et trouva moyen de faire établir une batterie de plusieurs pièces de canon au bois de Pennetières, laquelle atteignit un assez grand nombre des soldats républicains qui étaient à la poursuite de ses gens, diminua l’ardeur de cette poursuite, fit même replier une partie de ces troupes, que Westermann eût beaucoup de peine à faire repartir deux jours après, pour marcher à l’extermination des restes de cette armée, qu’il atteignit et battit de nouveau à Segré, et dont la perte fut achevée à Savenay.

Arrivé à Laval dans la soirée du 13, Larochejaquelein y fut rejoint par tout ce qui avait pu échapper au fer républicain. Excédé de fatigue, il entre dans une maison sur la route et demande à y reposer. On lui représente en vain le danger d’être surpris par Westermann : « le plus grand besoin pour moi, dit-il, ce n’est pas de vivre, mais de dormir. »

La plupart des vendéens qui s’écartèrent de la route et se répandirent dans la campagne, croyant se soustraire à la poursuite des troupes, y trouvèrent un sort non moins funeste. Les paysans s’étant armés, par l’ordre du représentant du peuple Garnier de Saintes, de tout ce qu’ils trouvèrent sous leurs mains, les chassèrent sans relâche et sans miséricorde. Il n’est pas une commune, pas un champ, pour ainsi

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