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CCCXLII
PRÉCIS HISTORIQUE,

reux enfans y furent promplement recueillis, pour être employés aux travaux.

On estime que l’expédition d’outre Loire, coûta la vie à 60,000 vendéens ; 10,000 au plus regnagnèrent leur pays. Leur expulsion du Mans seule, en fit périr 15,000, suivant Madame de Larochejaquelein. Les vendéens laissèrent dans cette ville beaucoup d’or, d’argent et d’effets précieux : l’invasion de cette cité, loin d’avoir été, en résultat, une calamité pour ses habitans, a été, dit-on, la source de cette richesse commerciale qui s’y est développée depuis cette époque, d’une manière très-prononcée.

On a dit que les vendéens avaient apporté dans le département de la Sarthe un fléau plus funeste encore que l’épidémie qu’elle y propagea, la guerre civile de la chouannerie. Cette assertion nous paraît une erreur, puisqu’avant le passage de la Loire, l’insurrection de Brûlon et des communes environnantes avait eu lieu ; et que le département de la Mayenne ayant vu les frères Chouan en armes, plus d’un an avant cette époque, il eût été difficile de préserver notre département, qui en est limitrophe, de cette insurrection qui se propagea dans beaucoup d’autres, où les vendéens ne mirent point les pieds.

La Sarthe avait recueilli un grand nombre d’habitans des départemens insurgés, qui n’ayant pas pris part à l’insurrection, furent forcés d’abandonner leur pays, lorsque l’armée infernale y promena la dévastation. Ces réfugiés apportèrent dans notre contrée une industrie qui eut pu être pour elle une nouvelle source de richesse, le filage à la main, et la fabrication des tissus de coton, façon de Cholet. Quelques métiers s’élevèrent pour ce genre d’industrie, mais en trop petit nombre ; et elle ne tarda pas à disparaître, lorsque le rétablissement de la tranquillité rappela cette classe industrieuse dans ses foyers.

Garnier de Saintes avait prescrit de grandes mesures avant