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PRÉCIS HISTORIQUE,

l’existence d’un rassemblement composé de quatre mille personnes guidées par des prêtres, il s’en formait d’autres sur plusieurs points de ceux de la Flèche, le Mans, Sillé, Fresnay, la Ferté-Bernard et Mont-sur-Loir (Château-du-Loir).

L’attaque de la ville de la Ferté-Bernard, le 9 avril, fut une des principales entreprises des chouans dans la Sarthe, à cette époque. Le courage des habitans et d’une trentaine de militaires qui en formaient la garnison, l’impéritie de ceux qui la tentèrent, la rendirent vaine : au surplus, le corps qui l’entreprit était sans connexité avec les autres, et ne se composait que de paysans et de vagabonds du pays. Cette attaque fournit une belle occasion à Dubois-Dubais de persévérer dans ses haineuses accusations contre Hoche : « Il y a longtems que je vous ai mandé, écrivait-il, le 13 avril, au comité de Salut-Public, que je m’apperçois sensiblement par les ordres et les différentes mesures proposées par Hoche, qu’il s’efforçait d’organiser une nouvelle Vendée dans les départemens de l’Orne et de la Sarthe… ; aujourd’hui les vœux de Hoche sont entièrement remplis. La Sarthe est en entier au pouvoir des chouans, ainsi qu’une grande partie de l’Orne ; il ne leur manque que les chefs-lieux de districts, mais ils commencent à se réunir en force pour les attaquer : la Ferté-Bernard l’a été il y a quatre jours. Hoche aura-t-il toujours de vous une confiance qu’il ne mérite pas. Ce qu’il a fait pour l’Orne et la Sarthe, il l’a fait pour la Mayenne. On le croirait plutôt dans l’intérêt des chouans que dans ceux de la république, car il n’épargne rien pour favoriser leurs entreprises. »

De toutes parts, les chefs républicains se plaignaient de la tolérance accordée aux chouans. Leurs chefs, profitant de ce faux état de suspension d’armes, qui résultait de la convention de la Jaunais, se donnaient toutes sortes de mouvemens pour augmenter leurs forces. Geslin, l’un d’entr’eux, venu au