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PRÉCIS HISTORIQUE,

qu’ils opposaient encore aux chouans, dans quelques localités.

Parmi ces innombrables rencontres, escarmouches, combats, qui avaient lieu journellement entre les chouans et les colonnes mobiles républicaines, composées de troupes de ligne, de conscrits, de gardes nationaux, nous citerons l’affaire du 28 août 1799, qui eut lieu à 5 kilomètres de Sablé, où les chouans, dans une rencontre contre un faible détachement composé de soldats des 6.e et 28.e demi-brigades, et des colonnes mobiles de Sablé, perdirent cinquante tués et quarante blessés. Celle de Clermont, près la Flèche, cinq jours après, dans laquelle un corps de royalistes, fort de quatre cents hommes, commandé par Lamotte-de-Mervé, fut attaqué par un faible détachement de quatre-vingt dix hommes, composé de la colonne mobile de la Flèche, et de volontaires qui, renforcés par la brigade de gendarmerie de la même ville, sous les ordres du lieutenant Pillerault, soutinrent le feu pendant quatre heures, jusqu’à ce qu’un peloton de la garde nationale, accouru au bruit de la fusillade, attaqua l’ennemi au pas de charge et le força à la retraite.

Le général Bourmont qui, de sa personne, était à la tête d’un corps de chouans, aux environs de Laval, et y avait battu les républicains, au lieu de poursuivre ses avantages de ce côté et de s’emparer de cette ville, chef-lieu du département de la Mayenne, se détourna à l’est, pour se porter sur le chef-lieu de la Sarthe, et réunit toutes ses divisions pour ce coup de main. Le 13 octobre, quinze cents chouans prennent poste à Foulletourte, et poussent des reconnaissances jusqu’aux portes du Mans. Dans la nuit du 13 au 14, les différentes divisions de l’armée royaliste, formant un corps de trois mille hommes, se rapprochent de la ville. Une première colonne, commandée par le général en chef Bourmont, y pénètre par le chemin de la Suze et le faubourg de St-Gilles, force le poste de ce quartier, et s’avance vers