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ARDENAY.

glise. Le 21 mars 1665, défense fut faite aux habitans d’Ardenay qui professaient la religion réformée, de tenir le prêche pendant la célébration du service catholique ; de faire les enterremens dans le milieu du jour, mais seulement le matin et vers le soir ; de travailler publiquement les jours de fête, et d’aller au cabaret pendant le service divin ; le tout sous peine de 500 liv. d’amende. Le 14 août de la même année, un arrêt de la chambre de l’Edit, condamna la dame de Voisin, veuve Levasseur, à faire démolir le temple protestant à ses frais, jusqu’à la voûte du caveau qui était destiné à recevoir les corps des seigneurs d’Ardenay et de leur famille. Permet, ledit arrêt, à ladite dame, de conserver environ trois toises dans l’emplacement dudit temple, fermées de murailles de quatre pieds d’élévation, pour servir de cimetière aux protestans, avec défense de l’employer à d’autres usages ; permet, enfin, à ladite dame et à sa famille, l’exercice de la religion réformée dans son château d’Ardenay, ce qui eut lieu jusqu’à la mort de Louis-Gaspard Levasseur, en 1682.

hist. feod. La seigneurie de paroisse était annexée au château d’Ardenay. Le fief de cette seigneurie s’étendait sur la paroisse de Soulitré, à qui il donnait la seigneurie ; sur celle de S.-Denis, dont il était suzerain ; sur S.-Mars-la-Bruyère, Surfond, Bouloire, Thorigné, le Breil, le Pont-de-Gesnes, Connerré et Lombron ; il avait haute-justice. La principale partie de ce fief reportait à Montfort, le reste à S.-Aignan.

La terre d’Ardenay avait donné son nom, comme on l’a vu, à une famille qui existait dans le 13.e et encore dans le 15.e siècle. Cette terre passa par mariage, en 1581, dans la famille Guyot ; puis, encore par mariage, en 1587, dans celle de Lenfernat. En 1654, elle fut vendue par ceux de cette famille, à Suzanne de Voisins, veuve et mère des Levasseur. Une fille de cette famille la fit passer, encore par mariage, dans celle des Huguet de Sémonville, qui la vendit, en 1767, à Jean-Baptiste Leprince, conseiller secrétaire de roi, qui prit le surnom d’Ardenay, et dont les descendans ont été les derniers seigneurs de ce lieu.

hist. civ. On trouvera dans la Biographie un article sur Adet, curé d’Ardenay, qui mourut dans cette paroisse ; et un autre sur M. Leprince d’Ardenay, qui en fut le dernier seigneur.

hydrogr. La commune est arrosée, du N. O. à l’O., par le ruiss. de la Merise ou du Landon, qui coule au bas du bourg, sous un petit pont en pierres ; de l’E à l’O., par