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XXXV
SECONDE ÉPOQUE.

força Honorius à l’associer h son pouvoir ; toutes ces circonstances entretenant un étal de fermentation générale, engagèrent les provinces armoricaines à briser des chaînes qu’elles ne portaient qu’avec impatience, et à recouvrer leur ancienne liberté.

Ce fut au commencement de l’an 410, qu’elles exécutèrent ce généreux projet. Tout-à-coup elles se révoltèrent, chassèrent les officiers romains qui les commandaient, et se constituèrent en une espèce de république confédérée, sur les principes et la nature de laquelle les historiens ne nous ont pour ainsi dire rien appris. On ne sait point si elles conservèrent les formes de gouvernement et d’administration qui les régissaient à l’époque de leur soulèvement ; si Ton plaça un ou plusieurs chefs à la tête du Sénat de chaque cité, pour l’exécution des lois et des ordres du Sénat, ou de l’assemblée des curiales, ou de ces deux pouvoirs réunis. Tout ce qui paraît certain, c’est que la cité des Turones, métropole de celle des Cénomans, eut alors un chef, sous le nom de Consul, à la tête de son administration, et que les provinces Armoricaines revinrent aux anciens usages gaulois, et se confédérèrent pour assurer leur commune sûreté.

Honorius, trop occupé pour pouvoir réduire ces nombreux et redoutables insurgés par les armes, employa les voies de la négociation, qui ne lui réussirent point. Son successeur Valentinien III, essaya l’usage de la force, et chargea Aëtius de faire rentrer les Armoriques dans le devoir. Celui-ci s’empara de Tours et de toute la rive gauche de la Loire . qui avait pris part à l’insurrection, mais il ne put, à ce qu’il paraît, pénétrer sur la rive droite, puisque l’on voit les Armoricains tenter de reprendre Tours, vers l’an 446. Aëtius, avant de retourner auprès de Valentinien, en 439, distribua des terres incultes aux Alains, qui servaient comme auxiliaires dans son armée, le long de la rive gauche de la Loire, depuis Orléans jusqu’à Angers, et peut-être jusqu’à