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BALLON.

maréchal de France, c.te de Secondigny et fille de feue Radegonde de Maridor, tient la terre et seigneurie de Ballon. — 1652, aveu fait au nom des mineures Armande et Marie de Lusignan de S.-Gelais, chevalier, sieur de Lansac. — 1685, autre par Antoinette Raffin, femme de Gui de Lusignan de S.-Gelais. — 1739, enfin, semblable aveu est fait pour les mêmes terre et châtellenie, par Ch. Armand, marquis de Vassé.

La terre de Thouars, située à 2 kilom. au N. E. de Ballon, donne lieu aux aveux faits de 1666 à 1671, pour la haute justice sise en cette terre, par Georges le Vasseur, chevalier, seigneur de Thouars, capit.-colon. d’un régiment d’infanterie, fondateur des églises de S.-Mars, Ballon et Mézières-sous-Ballon, fils de feu Louis le Vasseur, chev., seigneur de Cognan et autres lieux. Il est impossible d’entendre le mot fondateur autrement que descendant du ou des fondateurs : le style ancien de l’architecture de ces églises s’oppose à toute autre interprétation. On voit par l’aveu de 1565 ci-dessus, que Thouars relevait de la seigneurie de Ballon.

Historique. Placé entre le Maine et le Saosnois, et pour ainsi dire sur la frontière du Perche et de la Normandie, le château de Ballon, situé sur une éminence considérable, défendue par une rivière qui coule au pied, et dominant à peu près de toutes parts une plaine sur laquelle la vue s’étend à plusieurs lieues, offre une situation qu’on pourrait croire unique comme point de défense militaire, si le résultat des sièges qu’il a soufferts, ne prouvait que sa position était loin de le rendre imprenable.

C’est une erreur de dire, comme le fait Lepaige, trompé par les historiens qu’il cite, et comme nous paraîtrions l’avoir été nous-même, page lxxxiv du Précis, si nous n’avions témoigné du doute sur ce fait, que Guillaume Ier, comte de Bélesme, ayant pris parti pour son frère Avesgaut, évêque du Mans, contre le comte du Maine Herbert dit Eveille-Chien, une bataille fut donnée près de Ballon, dans laquelle Foulques fils aîné de Guillaume fut tué, et Robert son puîné, percé de coups et fait prisonnier, ce qui causa la mort de Guillaume Talvas. C’est dans une guerre que Guillaume eut à soutenir contre Richard II, duc de Normandie, et à la bataille de Blavon, que cet événement eut lieu ; on ne sait point d’ailleurs où est ce Blavon : ce ne peut être Port-Louis en Bretagne, situé sur le Blavon, et qui en portait le nom autrefois ; il est plus probable que c’est Blèves (voir cet article), dans le Saosnois. Au surplus, ce qui est certain, c’est, comme nous l’avons dit à la page citée, que Robert I.er, ayant succédé à son père, au comté du Perche