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BEAUMONT-SUR-SARTHE.

Guillaume Chamaillard, seigneur d’Antenaise. Leur fille, Marie Chamaillard, vicomtesse de Beaumont après la mort de Louis son oncle, dont on vient de parler, épousa le 20 octobre 1371, Pierre II, comte d’Alençon, du Perche et de Porhoet Jean Ier, leur fils, vicomte de Beaumont, duc d’Alençon, etc., avait le principal commandement à la funeste bataille d’Azincourt, où il fut tué en 1415. « La bataille, où il y avoit pareil nombre de gens comme en l’avant-garde, conduisoient les Ducs de Bar, d’Alençon, etc. » (Forestel, Chron. d’Angl., manuscr.) Un aveu de 1405, fait connaître que Jean de Beaumont, à cause d’Isabeau de Combres sa femme, relève d’Ollivier de Prez, alors seigneur châtelain de Ballon. Jean II, surnommé le Bon, fils de Jean I.er, épousa en secondes noces Marie d’Armagnac, fille de Jean IV et d’Isabelle de Navarre, dont il eut un fils, René, duc d’Alençon, père de Charles, qui mourut sans enfans, et de Françoise, qui fut l’aïeule d’Henri IV. Françoise, princesse célèbre à juste titre dans la province, hérita, par la mort de son frère, du duché d’Alençon et de la vicomte de Beaumont. Mariée en secondes noces, le 18 mai 1513, à Charles de Bourbon, comte, puis duc de Vendôme, qui mourut à Amiens en 1536, elle en eut 13 enfans, dont le second fut Antoine de Bourbon, roi de Navarre, père de Henri IV ; le 5.e, le cardinal de Bourbon, nommé Charles X par les Ligueurs ; et le 7.e, Louis de Bourbon, premier prince de Condé et tige de l’illustre maison de ce nom. Les seigneuries de Beaumont, la Flèche, Château-Gontier, S.te-Suzanne, Fresnay, et la baronnie du Saosnois, dont avait hérité Françoise d’Alençon, furent érigés en sa faveur en duché-pairie de Beaumont, par François I.er, avec déclaration que cette pairie serait transmissible aux héritiers de la princesse, tant hommes que femmes, « encore que jadis, disent les lettres-patentes du mois de septembre 1543, les duchés et comtés en ce royaume, étaient affectés aux masles seulement qui portaient les armes. » Par ces lettres, le roi établit deux sièges de juridiction, l’un à la Flèche, l’autre à Beaumont, le premier ressortissant à la sénéchaussée d’Anjou, le dernier à celle du Maine. Mais, en 1545, la baronnie de Château-Gontier fut distraite du ressort de la Flèche, il y fut établi un siège du sénéchal du duché de Beaumont. Ensuite, lorsque par la mort de Françoise d’Alençon, arrivée à la Flèche en 1548, et par celle d’Antoine de Bourbon et de plusieurs de ses frères, Henri IV fut devenu propriétaire du duché de Beaumont, dont il avait porté le nom après la mort d’un