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BEAUMONT-SUR-SARTHE.

frère aîné, ce prince érigea la Flèche, qu’il affectionnait, où il avait été conçu et qu’il avait habitée long-temps dans sa jeunesse, en Présidial, et en fit le ressort des sièges de Beaumont, de Fresnay, de Mamers, pour le Saosnois, de manière que la juridiction de la Flèche s’étendit jusqu’au faubourg de Montsort d’Alençon. L’édit d’érection, donné à Lyon, porte aussi la création à la Flèche d’une juridiction prévôtale pour le duché de Beaumont, composée d’un grand Prévôt des maréchaux de France, de deux lieutenans, un de robe courte et un de robe longue, d’un greffier et de treize archers.

Lors de son avènement au trône, Henri voulut conserver son domaine particulier, notamment le duché de Beaumont, séparé et distinct de celui de la couronne, et rendit des lettres-patentes à cet effet, datées du 31 décembre 1596 ; mais le parlement de Paris se refusa à leur enregistrement, motivé sur ce que « tout domaine particulier d’un prince qui parvient à la royauté, est de plein-droit réuni à la couronne. » Après quelques instances de la part du Roi, restées inutiles par la fermeté du parlement, le duché de Beaumont fut réuni au domaine royal, la justice y fut exercée au nom du Roi, et cette maxime de notre droit public n’a plus souffert de contradiction depuis cette époque.

Les anciens seigneurs de cette première famille de Beaumont, fondèrent outre les établissemens religieux déjà nommés, les prieurés de Solesme, de Loué et de Luché. Leurs armes étaient : d’azur, au lion d’or ; puis : d’azur, semé de fleurs de lis d’or, au lion de même.

La terre seigneuriale de Beaumont-le-Vicomte, fut probablement vendue ou engagée plus tard, puisque le recueil intitulé Noms féodaux, fait connaître que de 1662 à 1670, Henri-François de Vassé, chevalier, marquis de Vassé, Vidame du Mans, etc., la possédait comme l’ayant acquise d’Angélique-Claire d’Angennes de Rambouillet.

En 1701, le 25 mai, Louis XIV donna à René III de Froulai, comte de Tessé, les villes et domaines de Beaumont et Fresnay, avec leurs châteaux, fiefs et dépendances, en échange des terres, fiefs, etc., que possédait ledit comte de Tessé, dans les parcs de Versailles et de Marly, auxquels le roi les voulait réunir. Par lettres-patentes des 12 septembre 1706 et d’avril 1713, duement enregistrées, le roi unit en un seul et même corps de fief, sous les titre et dignité de Comté de Froulai, « pour relever de S. M. à une seule foi et hommage, à cause de la grosse tour du Louvre, » les terres, seigneuries, fiefs, châteaux, domaines et mé-