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BORDEAUX.

retire de la menue marine, peu de grosse ; de la charpente, telle que poutres, chevrons, carreau, lattes et bardeau, ce dernier en petite quantité ; longailles et merrains ; pallons, atelles, fûts de bâts, fûts de soufflets, godets, sabots, etc., etc. ; tous ces produits s’exportent au Mans et lieux circonvoisins ; bois de corde et charbons, pour la consommation du pays et celle de la forge d’Antoigné. Le flottage et même la navigation de la rivière d’Huisne, qui n’en est éloignée que de 11 à 12 kil. au N., serait fort utile pour le transport des produits de cette forêt ; le duc de Chevreuse fit établir le premier de ces modes de transport, à ses frais, au moyen d’un arrêt du conseil qu’il obtint en 1747 ; mais il cessa dès 1767. Voir à l’article précédent le parti qu’on pourrait également tirer du ruisseau le Tripoulain, pour le même objet ; et aussi le même article, pour l’indication de quelques monumens et de quelques produits naturels qui se rencontrent dans cette forêt. Un pré qui se trouve dans la partie O. de la forêt, porte le nom de Parc aux Biches, parce qu’elle était, en effet, bien peuplée de cerfs autrefois. Les derniers furent détruits il y a environ 40 ans. — On trouve dans la forêt, les noms et les traces de trois anciens fourneaux à briques, des débris de leurs produits, notamment une brique qui portait la date de 1508, d’où l’on infère que le château et l’église de Bonnétable, ont pu être construits et couverts, avec la chaux et les briques, tuiles et pavés qui s’y fabriquaient.

BORDEAUX, château, situé dans une jolie plaine, sur le territoire de la commune d’Amné : nous en avons donné la description à cet article. Son nom vient, dit-on, de borde, grange, et eaux, parce que ses fossés sont remplis des eaux du ruisseau le Gé ; peut-être mieux de bord-eaux, au bord des eaux. Nous ajouterons à ce que nous avons dit sur son sujet, à l’article Amné, les documens suivans. D’après un titre qu’on assure être du 11.e siècle, qui fut enfoui en terre pendant la révolution, et qui en fut retiré totalement détérioré, les quatre terres féodales de la Renaudière (en S.-Julien-en-Champagne), d’Eporcé (la Quinte), de Souvré (Neuvy), et des Bordeaux, appartenaient à un même propriétaire, dont on a oublié le nom, lequel habitait le château des Bordeaux. — En 1662, André du Bois, conseiller au grand-conseil, fils de Guillaume du Bois, seigneur des Bordeux (sic)[1] et Nicole du Plessis-Châlillon, rendent

  1. Par le mot sic, nous voulons dire que nous écrivons les mots et les noms comme ils le sont dans les actes, titres et documens que nous consultons. Nous prions le lecteur de vouloir bien se le rappeler.