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XLVII
TROISIÈME ÉPOQUE,

alla se jeter aux pieds de Clovis, et par l’entremise de S, Rémi son parent, en obtint sinon la liberté, au moins quelque soulagement. On cite comme un adoucissement au sort de la province, la lettre écrite par le roi aux évêques du premier concile d’Orléans, auquel S. Principe assista : « Vous avez su, y est-il dit, les ordres que j’ai donnés à mon armée, pour préserver de l’insolence des soldats, les personnes consacrées aux saints ministères, les religieuses, les veuves dont la religion est éprouvée, les esclaves du clergé ; de sorte que s’il y en a quelques-uns qui ayent été mis en esclavage, j’entends qu’on leur rende leur liberté. C’est pourquoi vous n’avez pour l’obtenir, qu’à m’adresser une lettre scellée de votre sceau, d’après laquelle vous expérimenterez combien je veux être fidèle à faire exécuter ce que j’ai déjà ordonné, pourvu que vous affirmiez, avec serment, que ce que vous demandez est la vérité. » Ce document prouve, s’il est exact, que la ferveur chrétienne de Clovis le portait volontiers à ménager le clergé, et que le fier Sycambre se souvenait de la leçon de l’évêque Rémi ; mais il est fort douteux aussi, que le reste du peuple en obtînt beaucoup de ménagement.

Cette ferveur de Clovis pour la religion, que la peur, les exhortations de la reine Clotilde, et par dessus tout l’ambition lui avaient fait embrasser, le porta à fonder un grand nombre d’églises et de monastères, « pratique assez commune dans ces siècles d’ignorance, dit Velly, où l’on s’imaginait que toute la justice chrétienne (et l’on a vu ce que Clovis avait à en redouter), consistait à élever des temples, ou à entretenir un certain nombre de moines, qui devaient vaquer à la prière et à la méditation. »

511. — Clovis, dont le commencement du règne fut glorieux, et la fin un tissu de cruautés qui la rend détestable, étant mort en 511, ses quatre fils se partagèrent ses états et en firent quatre royaumes distincts. Celui d’Or-