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CHAMPAGNE.

tres de leurs seigneurs, issus d’une famille de ce nom. En cherchant à débrouiller l’espèce de chaos qui existe sur ce sujet si nous n’y réussissons pas parfaitement, du moins aurons-nous fait tous nos efforts pour y parvenir : on devra nous tenir compte de l’intention.

Nous croyons devoir diviser l’article Champagne en deux parties. Dans la première, nous comprendrons le territoire du ci-devant Maine qui, par la nature de son sol, a dû lui faire attribuer ce nom. Dans la seconde nous traiterons de la Champagne féodale, c’est-à-dire, des portions de territoire qui ont reçu ce nom de leurs seigneurs : cette seconde partie offrira plusieurs sous-divisions.

I. CHAMPAGNE DU MAINE considérée géologiquement ; Pagus Campania in agro Cenomanense.

Le naturaliste Desmarest, dans son grand article Champagne, du Dictionnaire de Géographie physique de l’Encyclopédie méthodique, a dit : « Le grand nombre de villages et de contrées qui portent le nom de Champagne, annonce une certaine dépendance des premières formes des terrains, lorsque les habilans s’y sont établis pour la première fois. » Cette assertion ne paraît pas douteuse ; mais quelle peut être celte dépendance du terrain, par rapport au nom dont il s’agit, et aux lieux auxquels il a été donné originairement ? voilà ce que l’auteur n’explique pas et ne laissse qu’à peine entrevoir. Ce nom a-t-il du indiquer la forme aplatie du sol, ou bien la nature crayeuse ou calcaire du terrain ? probablement toutes les deux à la fois. Du moins, telle est généralement la nature et la forme de la majeure partie du sol de la grande Champagne, province considérable de France, dont quelques portions, d’une nature différente, quant au sol, n’auront reçu ce nom que lorsqu’elles s’y seront trouvées agglomérées par des circonstances accidentelles, comme des conquêtes et des traités, ou des alliances entre les familles féodales du pays. Telle paraît être également l’étymologie de ce nom, pour la Champagne du Maine, assez vaste territoire, relativement à la superficie totale du département de la Sarlhe, dont il forme un huitième environ. Ainsi dans l’origine, et lorsqu’on aura commencé la culture des céréales dans différentes contrées, les terrains en plaine, de nature calcaire, recouverts d’une argile peu profonde, auront présenté plus de facilité à cette culture : on aura désigné ces plaines sous le titre de campanies, campagnes, campus, campania, puis champagne, mot qui, suivant la Mer des Histoires, imprimée en 1483, était fréquemment employé pour plaine.

Un certain nombre de paroisses de l’ancien Maine, toutes