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CHANTENAY.

le dimanche le plus prochain du 24 juin, a moins qu’elle ne se trouve le même jour que celle de S.-Pierre de Brulou, auquel cas elle est avancée ou reculée d’une semaine. La cure était à la présentation de l’abbé de la Couture du Mans, l’ancien prieuré de Chantenai, attenant à léglise, ayant été fondé par les religieux de cette abbaye, moyennant les dîmes de blé et de vin que leur abbé Laurent ( 1 170 à 1175), acheta de Guillaume de Thomasin, suivant Lepaige et l’abbé Ledru ; de Hubert de Chantenay, d’après Morand ; moyennant une rente de dix livres Mançais, dont le vendeur fit remise par la suite, peut-être sous la condition de l’aumône annuelle de sept charges de mouture aux pauvres de la paroisse. Le vénérable M. Chevalier, vieillard de 88 ans, nous a assuré que cette aumône fut le résultat d’un accord fait entre le prieur et le curé séculier, lors d’une grande disette, d’après lequel le premier devait en distribuer quatre charges et le second trois ; qu’après une longue suite d’années, le prieur voulut se dispenser de ce don et y fut condamné par un arrêt. Mais alors il l’eut été à quatre charges et non à sept, et n’aurait pu l’être seul. Quoiqu’il en soit, l’évêque Guillaume de Passavent ratifia la fondation de ce prieuré, à laquelle souscrivirent Philippe, doyen, et Yves, scholastique du chapitre du Mans. — La chapelle d’Entreles-Eaux, ainsi nommée de sa situation au confluent de la Deux-Fonts et du Clairon, était à la présentation de l’évêque du Mans. Elle se fait remarquer par sa porte occidentale romane, pleine d’intérêt et d’une haute antiquité ; on attribue sa fondation à Jeanne de la Barre, alors propriétaire de Thomasin. Elle était sous l’invocation de S. te —Anne. Des sépultures paraissent avoir eu lieu dans son intérieur et autour d’elle. Le nom de Grand-Cimetière que porte celui placé au haut du bourg, peut faire présumer que cet oratoire a pu être situé autrefois dans un autre cimetière, distingué sous le nom de Petit, et qui a pu être le cimetière primitif de Chantenay ; ou que celui-ci était le lieu de sépulture des seigneurs de Thomasin et de leurs vassaux, comme l’autre, celui des seigneurs de Chantenay, ou de la Grande-Maison, de Coudreuse et de leurs sujets.,

Dans une lettre du 17 juin 182 1, adressée par feu 1 abbe Ledru, à M. le More, maire actuel de Chantenay, ce savant s’exprime ainsi sur l’ancienneté de son lieu natal ; « L’origine de Chantenay est antérieure au io. e siècle. L’église paroissiale existait déjà lorsque les seigneurs de Thomasin céderent aux bénédictins qui la desservaient à cette époque, les dîmes inféodées dont ils jouissaient. Cet événement est du