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LIX
TROISIÈME ÉPOQUE.

735. — Le règne de Dagobert, grotesquement travesti dans une vieille chanson, et celui de ses successeurs, qualifiés du titre de rois fainéans, pour avoir laissé passer le pouvoir entre les mains des maires du palais, et avoir ainsi préparé l’exclusion du trône à leur race, offrent peu d’événemens importons dans lesquels la province ait figuré particulièrement. Seulement on sait que les fils d’Eudes, comte d’Aquitaine, s’étant mis en possession de ce duché, comme de leur bien, après la mort de leur père, Charles Martel, maire du palais, qui gouvernait l’état en roi, ayant envoyé Pépin son fils pour soumettre les rebelles, ce jeune seigneur, qu’on ne sait trop comment qualifier, ayant été battu par les deux frères, voulut se retirer dans le Mans, dont il fut repoussé avec perte de deux de ses plus chers et fidèles officiers, par Guérin, frère du comte Rothgarius ou Roger, et qu’il se reploya sur Saint-Calais, où l’abbé et les habitans le reçurent, lui et son armée, avec de grandes démonstrations de respect et de fidélité. Après la mort de Charles Martel, le gouvernement de l’état fut partagé entre Pépin et Carloman, ses fils : le Maine échut au premier qui, se souvenant du bon accueil de l’abbé de Saint-Calais et de la félonie du comte Roger, déposa celui-ci et sa créature l’évêque Gauziolène, son fils, nomma Milon au commandement de la province, à la place de Roger, et Herlemand, II.e du nom, au siège épiscopal, à la place de l’indigne usurpateur de ce siège ; les envoya au Mans, accompagnés de forces assez considérables pour y faire respecter son autorité ; prit l’abbaye de Saint-Calais sous sa protection et l’exempta de la juridiction épiscopale, disposition qui, cent ans plus tard, fut contestée par l’évêque S. Aldric.

748. — Griffon, troisième fils de Charles Martel, homme sans mérite, mais esprit brouillon, avait été renfermé par ses frères dans un fort des Ardennes, appelé Neufchâtel ; mais, lorsque Carloman eût renoncé au pouvoir et se fut