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CHARNIE.

de Charles VII, qu’elle offrirait le plus d’événemens remarquables. Il n’est aucune de ses localilés que les Anglais n’aient parcourues alors, et qui n’ait été le témoin de quelque combat entre eux et les Français. La petite ville de Sainte-Suzanne, bâtie sur un rocher, et d’où, dans le n. e siècle, Hubert II, vicomte de Beaumont, fatigua pendant trois ans les troupes aguerries de Guillaume-le-Roux, n’offrit pas moins de résistance à celles des Anglais du i4— e siècle, défendue alors par le plus valheureux des Manceaux, l’immortel Ambroise de Loré. De nos jours, ce pays presqu’impraticable, et par cela même si propre pour une guerre de partisans, fut comme un foyer inextinguible de l’insurrection royaliste, connue sous le nom de Chouannerie, placé entre la Bretagne et la Normandie, le Maine et l’Anjou. Le récit des guerres de ces différentes époques, trouve plus naturellement sa place dans le précis historique, pour les faits généraux ; et dans les articles des communes de l’ancienne Charnie, qui font partie du département de la Sarthe, pour les faits particuliers.

Le sol montagneux, agreste et presque sauvage, de la Charnie, couvert de bois et d’étangs, bien plus autrefois encore qu’aujourd’hui, appartient en majeure partie aux terrains primordiaux granitoïdes, à ceux de transition et même aux terrains secondaires. On y trouve des granités, des petrosilex, du jaspe et du porphyre, dans la partie N. et N. O., ou dans les rochers des Couëvrons ; des schistes argileux, des grès argileux à grains fins, dans les rochers d’Orques ; des calcaires fétides, des couches d’argile et des minerais de fer oxidé, mêlé d’oxide de manganèse, des grès ferrugineux et des grès de transition, accompagnant des veines puissantes d’anthracite ; des marbres, dans les rochers de Poil, de Pisgrel et ailleurs ; et enfin, le calcaire jurassique y qui termine son territoire à l’est.

La Charnie, dans l’espace que nous lui avons assigné (et qu’il faudrait peut-être étendre jusqu’au de-là de la forêt de Sillé-le-Guillaume, au nord ; jusqu’à la Sarthe, au sud), comprend à-peu-près 3o à 35 anciennes paroisses, dont seulement 16, qui se réduisent à 13 communes, de notre département. Ces communes sont : Neuvillette, Parennes et Rouez, du canton de Sillé-le-Guillaume ; S.-Symphorien, en partie, et Ruillé, de celui de Conlie ; Chassillé, Chemiré et Etival, Epineu-le-Chevreuil, S.-Denis-d’Orques et le Creux, Joué, Montreuil, Loué, en partie, du canton de Loué ; Brûlon, Viré, Mareil, ce dernier en partie, dans le canton de Brûlon. Si, au contraire, nous reculions ses limites au N. et au S.,