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CHARTRE.

cette terre se trouve appartenir, comme il est constant f d’après les aveux déjà cités, qu’elle a appartenu, de 1622 à 1627, à Valentine Alemany, l’une des dames ordinaires de la reine mère, veuve de Pierre de Rebuffe, sieur de Beauregard, puis épouse de Henri du Blé, baron d’Huxelle ; ensuite, de 1639 à iy33, à Jacques de Courtoux, chevalier de l’Ordre, gentilhomme de la Chambre ; à Marc —Antoine son fils ; à Nicolas Robert de Courtoux, intendant des turcies et levées du royaume, en faveur duquel cette terre, qui n’avait que le titre de baronnie, fut érigée, en marquisat, par Louis XIV, en avril 1697. Catherine Courtoux, veuve d’Anne-Nicolas Robert de Courtoux, la possédait en 1 733, par le don qu’en avait fait son beau-père à son mari, en faveur de leur mariage. Elle la donna à son neveu Marc— Antoine-François le Pèlerin, chevalier, seigneur de Gauville, capitaine aux gardes françaises, lors de son mariage, en 1740 : elle était encore dans cette famille à l’époque où Lepaige écrivait. Vingt-six fiefs et terres seigneuriales en relevaient alors.

Le marquisat de la Chartre relevait de la ïourraine pour la justice, de l’Anjou pour la finance, et du Maine pour le spirituel. Une des rues de cette ville appartenait au Bas-Vendômois, qui finissait en ce lieu. La seigneurie de la Chartre et celle de Marçon, étaient sous l’hommage des comtes de Tours, du duché de Touraine postérieurement ; et les fiefs qui en dépendaient furent régis, jusqu’à la révolution, par la coutume de cette province.

historiq. Nous avons rapporté, au chapitre IV du précis historique, comment et par quel motif Tévêque Sigefroy 7 qui déjà s’était démis d’une partie de ses héritages au profit de Foulques, comte d’Angers, pour en acheter Févêché du Mans, fit don à Bouchard I. er, comte de Vendôme, de 64 paroisses de son diocèse, pour en obtenir les moyens de combattre le comte du Maine Hugues I. er. Telle paraît être l’origine des diverses dépendances et juridictions des paroisses de la Chartre, dont quelques unes firent partie de ces cessions. Plus tard, vers io5o, Geoffroi II, dit Martel, comte d’Anjou, fils de Foulques III, surnommé Nerra, ayant voulu s’emparer de l’administration du comté du Maine, pendant la minorité du jeune comte Herbert II, prend le château de la Chartre qui tenait pour l’évêque Gervais de Château-du-Loir. Ce prélat s’étant cassé la cuisse, fit la paix avec Geoffroi Martel, à Vendôme, où il s’était retiré, et lui abandonna différens hébergemens, tenemens, logis, etc., tant à lui qu’à ses vassaux. Ce fut à la Chartre que Geoffroi