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CHARTREUX.

volontiers la douce sensation décrite dans la 2. c épode d’Horace. Cette Chartreuse, ordinairement peuplée de 2 5 moines, tant prêtres que frères convers, passe dans le pays pour jouir de 5o mille livres de rente au moins. » Nouvelles recherches sur la France, t. II, p. £36 et suiv.

L’auteur de cette description a oublié le magnifique escalier de cette belle maison, que nous avons vu faire l’admiration des connaisseurs, lorsqu’en 1793 nous y étions caserne : elle existait encore entière alors, et nous aurions pu dire en ne retrouvant, il y a deux mois, que de bien faibles vestiges de ce vaste monument :

Je n’ai fait que passer, il n’était déjà plus !

En i562, après l’invasion du Mans par les Calvinistes, « des temples de la ville (dit le narrateur de cet événement), ils coururent es villages circonvoisins, et adjoutans mal sur mal, firent quelques pillages (entr’autres au couvent des Chartreux), ce qui occasionna les paysans de leur courir sus… » La Chartreuse du Parc, dont la grande route du Mans à Laval longe les murs, ayant été vendue, ses bâtimens ont été presqu’entièrement détruits : le peu qui en reste est occupé par une faïencerie et par une poterie, l’une et l’autre à M. Auguy, notaire au Mans. Une très-jolie et élégante maison bourgeoise, que fait consruire le propriétaire, s’élève actuellement au milieu de l’enclos : ce sera une habitation charmante, quand le terrain où elle se trouve, nu et agreste en ce moment, sera embelli et vivifié par les jardins et les bosquets qu’on doit incessamment y planter. (Voir l’article suivant, ceux parc d’orques et saint-denis-d’orques ; voir aussi l’article charnie qui précède, et la carte qui en dépend).

CHARTREUX (étangs des). Comme on l’a vu à Parqui précède, des étangs vastes et nombreux dépendants de la Chartreuse du Parc, couvraient une grande partie de la plaine de S, -I)enis-d’Orques, située au pied de la butte du même nom et des rochers d’Orques. Ces étangs, au nombre de i3, occupaient une surface de 160 hectares ( 24-3 arpens) : les principaux étaient celui de la Chaussée ou Grand-Etang, de 56 ares ; des Grandes-Fauchères, de 5o ; de la Cordelière, de 12 ; de la Sauvagère, de 10 ; etc. Deux moulins reçoivent l’eau des écluses de ceux de la Chaussée et de la Sauvagère. Ces étangs étaient peuplés de carpes, de brochets, tanches, perches, brèmes, anguilles, gardons, dards, etc., destinés à la nourriture des pieux cénobites auxquels ils appartenaient pour la plupart, Us étaient entretenus par les eaux des innom-