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LXVII
TROISIÈME ÉPOQUE.

postérieure, des excès même du régime féodal ; les premiers chevaliers ne s’étant armés que pour protéger le faible contre l’oppression excessive des seigneurs châtelains.

Enfin, un des traits caractéristiques de cette époque, est la ferveur religieuse de la nation, l’accroissement de puissance et de richesse du clergé, la vogue de l’esprit monastique et l’extension rapide de l’ordre de S. Benoît. La nomenclature des monastères fondés en ce siècle, dit Mézerai, suffirait pour remplir un dictionnaire géographique ; ajoutons que la liste de ceux de la province en occuperait une bonne partie. Cette ferveur s’explique facilement : ces monastères furent, dans ces tems de calamités, le seul asile ouvert à l’homme paisible et malheureux, le refuge de la science, du travail, de la vertu et de la proscription. Princes, grands et peuple s’empressèrent à l’envi, soit par piété, par bienveillance, ou par remords de quelques crimes, de quelques déréglemens 7 de contribuer à des dotations, d’accorder des immunités, de faire des fondations, de présenter des offrandes pour ces sortes d’établissemens. Ceux même qui ne possédaient rien que la liberté, la donnaient en hommage aux couvens : nous en offrons un exemple à l’article de S. Hadoing, dans la Chronologie des évêques du Mans.

Deux événemens d’une grande importance, survenus vers la fin du règne des Carlovingiens, doivent être notés en terminant le tableau historique de cette époque, la défaite des Sarrasins par Charles Martel, dans les plaines de Poitiers, en 732 ; et la séparation de l’occident de l’Europe, de l’empire de Constantinople, sous le pontificat et par la fermeté et le génie de Grégoire III.

§. II. Sous Charlemagne et ses descendans.

Le règne des Carlovingiens avait réellement commencé sous Charles Martel, quoique ce maire du palais n’ait pas eu