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LXXV
TROISIÈME ÉPOQUE.

le court règne d’Eudes, et le gouvernement de Robert-l’Abbé, firent appeler au trône Hugues-Capet, arrière-petit-fils de Robert-le-Fort. La dynastie carlovingienne régna pendant 236 ans seulement, à partir du couronnement de Pépin-le-Bref, pendant lequel tems elle donna treize monarques à la France, sans compter les doubles emplois.

Faisons, pour cette seconde partie de la troisième période, ce que nous avons fait pour la première, l’examen des institutions et des usages qui s’établirent pendant ces deux siècles et demi.

On ne peut se dissimuler que le partage du trône entre les enfans de chaque monarque, sans distinction de primogéniture et de légitimité ou d’illégitimité, n’ait été le principal germe de l’affaiblissement du pouvoir royal et de la perte du trône par les deux premières dynasties. Nous avons une preuve de l’usage dangereux dont il s’agit, et par le fait même, et par une disposition du testament de Charlemagne, fait en 806, confirmé par les seigneurs français et par le pape Léon, qui laisse aux peuples des états dont il fait le partage entre ses trois fils, la liberté de se choisir un souverain, après la mort de ces princes, pourvu qu’il soit du sang royal. Une autre coutume s’étant établie sous la troisième race, non par des lois écrites, mais par l’usage, la plus forte des lois, l’ordre de primogéniture a conservé la couronne dans cette dynastie jusqu’à nos jours.

Si la fin du règne des Mérovingiens semble être celle des connaissances humaines de tout genre, leur résurrection date aussi du commencement de celui de leurs successeurs. Charlemagne ayant établi le chant grégorien en France, institua une école dans son palais, qui devint le modèle de plusieurs autres et ranima le goût de l’instruction. On sait qu’il y appela plusieurs savans étrangers, et qu’il forma de cette école une espèce d’académie, dont chacun des membres