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PRÉCIS HISTORIQUE,

laissées. » Nous voyons ailleurs, et cela paraît plus probable et plus naturel, que la rivière de Sarthe servit de limite aux possessions de Rollon. Il est à croire que cette rivière borna le Maine, et le sépara du duché de Normandie, comme le Couesnon le limita du côté de la Bretagne, qui en est limitrophe. Aussi, trouvons-nous à cette époque, sur notre territoire, plusieurs seigneurs ou possesseurs de fiefs, qui n’ont pas d’autres noms que celui de Normann, homme du Nord : Voir l’article asnières et plusieurs autres. Quelques historiens veulent que le Maine, comme Baveux, n’ait été cédé à Rollon, que par un traité postérieur à celui de Saint-Clair, en 923.

Cette cession, qu’elle qu’en soit l’époque, n’empêcha pas que des pirates Danois, autres que les compagnons de Rollon, ne continuassent à remonter la Loire, à faire des descentes en Anjou et en Touraine et à dévaster le Maine, qui ne s’en délivrait que par des tributs, jusqu’à ce que Raoul, duc et comte de Bourgogne, qui s’était fait sacrer roi en 923, les eût entièrement défaits, ce qui en délivra le pays. En 937, Louis-d’Outremer, fils de Charles-le-Simple, quand il fut monté sur le trône, chassa du Mans un normand nommé Riolt, qui s’en était emparé à la faveur des troubles des règnes précédens.

L’histoire du Maine offre peu de particularités pendant le reste du règne des Carlovingiens ; et ses comtes sont en général peu connus et fort irrégulièrement établis, pendant toute cette période. Nous présentons à leur égard quelques considérations générales, en tête de la chronologie que nous en donnons, à la suite de celle des évêques du Mans.

Le règne des Carlovingiens se termine par la mort de Louis V, dit le Fainéant, en 987. Charles, son oncle, fils de Louis-d’Outremer, aurait dû régner après lui : mais la faiblesse dé ces princes, l’attachement et l’estime qu’avaient inspirés à la nation les descendans de Robert-le-Fort, pendant