à bluter, que l’on suspend au plafond, & l’on met dessous à 6 piés de distance des monceaux de cendres chaudes : pendant l’été, on les suspend de la même maniere, mais sans aucun feu.
Quand les perles sont ainsi seches, elles deviennent fort brillantes, & il ne reste plus qu’à boucher l’ouverture ; on se sert pour cela de cire fondue, que l’on y porte avec un petit tube semblable à celui dont on fait usage pour l’introduction des écailles dissoutes.
Après avoir ôté la cire superflue, on perce les perles avec une aiguille, on les enfile, & c’est de cette maniere que l’on commence les colliers.
Nacre de perle. C’est la coquille non pas de l’huître-perle, mais de l’auris-marina, petit poisson de mer, qui est une espece d’huître.
Cette coquille est très-unie & très-polie intérieurement, elle a la blancheur & l’eau de la perle même ; le dehors fait voir un lustre semblable après qu’on l’a nettoyé avec de l’eau-forte & le touret de lapidaire les premieres lames ou feuilles, qui composent la couche ou la tunique extérieure de cette riche coquille. On en fait usage dans les ouvrages marquetés ou à la mosaïque, dans plusieurs bijoux, comme des tabatieres, &c.
Les loupes de perle sont certaines excroissances ou endroits relevés en forme de demi-perle, que l’on trouve quelquefois au fond des coquilles à perle.
Les Lapidaires ont l’adresse d’enlever ces protubérances par le moyen de la scie, de les joindre ensemble, & de les faire servir à plusieurs ouvrages de jouaillerie, comme si c’étoient de véritables perles.
Perle, en terme de Blason, est un mot dont font usage ceux qui blasonnent avec des pierres précieuses, au lieu de couleurs & de métaux ; ils s’en servent pour de l’argent ou pour du blanc. Voyez Argent.
Perle, Cataracte ou Taye, en terme de Médecine, se dit d’une tache sur l’œil ou d’une membrane épaisse qui n’est pas naturelle. Voyez Pannus & Unguis.
Couronnes perlées. Voyez l’article Couronne.
Perle, (Mat. méd.) les louanges pompeuses données aux perles par les anciens pharmacologistes, exactement appréciées d’après les lumieres de la saine chimie & de l’observation, doivent être réduites à l’assertion simple & positive que cette concrétion animale n’est autre chose dans l’ordre des médicamens, qu’un absorbant terreux parfaitement analogue aux yeux d’écrevisse, à l’écaille d’huitres, aux coques d’œufs, &c. Voyez Terres & Remedes terreux. Voyez aussi Nacre, Corail, Ecrevisse, &c. (b)
Perle, mere de, (Mat. méd.) voyez Nacre.
Perles, s. f. pl. collier de, (Jouaillerie.) ce sont plusieurs perles assorties & enfilées ensemble, que les femmes mettent autour de leur cou pour leur servir d’ornement. On dit aussi un esclavage de perles, un bracelet de perles, une attache de perles, pour signifier divers autres ouvrages faits avec des perles que les dames font entrer dans leur parure.
Perle, (Gazerie.) on appelle perles, en termes de fabrique de gaze, de petits globes d’émail percés par le milieu, avec une petite queue ouverte ; cette queue sert à les attacher aux lisses, & le trou du milieu à y passer les soies de la chaîne ; de toutes les étoffes de soie il n’y a que la gaze qui se fasse à la perle. Savary. (D. J.)
Perles loupes, (Jouaillerie) ce sont des excroissances en forme de demi-perles, qui s’élevent sur la superficie intérieure des nacres de perles, que les Jouailliers savent scier adroitement, & qu’ils mettent en œuvre au lieu de véritables perles dans divers bijoux.
Perles, semence de, (Jouaillerie.) nom qu’on donne aux perles les plus menues.
Perle, la, (Fondeur de caracteres d’Imprimerie.) est, si l’on veut, le vingt-unieme corps de caractere d’Imprimerie, mais ce caractere est peu en usage : il a été fondu aux dépens du roi, & pour l’usage de son imprimerie royale établie à Paris, où il est juste qu’il y ait, ne fût-ce que par curiosité, tous les corps possibles, & qui peuvent être mis en œuvre.
Perles, (Géog. mod.) il y a deux bancs de ce nom, l’un dans la mer des Indes à l’opposite de Tutucurin, l’autre dans la même mer au midi de l’île de Manar. On connoît aussi plusieurs petites îles qu’on nomme îles des Perles, & qui sont dans l’Amérique septentrionale, près de la côte de Guatimala. Enfin la riviere aux Perles est une riviere dans la Louisiane, entre le bras oriental du Mississipi & la petite baie de S. Louis.
PERLÉ, adj. (terme de Confiseur.) les Confiseurs appellent du sucre perlé ou cuit à la perle, celui auquel on a donné le second degré de cuisson. On reconnoît que du sucre est cuit à perlé, lorsqu’on en prend avec le doigt & qu’on le met sur le pouce : car si en entrouvrant les doigts, il s’en forme un petit filet, & s’étend autant qu’on les peut ouvrir, cette cuisson s’appelle grand perlé, & s’il s’étend moins, & qu’il se rompe, on le nomme petit perlé. Le parfait Confiseur. (D. J.)
PERLEBERG, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la Marche de Brandebourg, sur la petite riviere de Strepenitz, au nord de Wittemberg.
PERLOIR, s. m. (terme d’Ouvrier en ciselure.) les Fourbisseurs, Arquebusiers, Eperonniers & autres ouvriers qui ornent leurs ouvrages de ciselure & damasquinerie appellent ainsi de petits ciselets ou poinçons gravés en creux, avec lesquels ils forment d’un seul coup de marteau ces petits ornemens de relief qui sont faits en forme de perle. Voyez les Pl. (D. J.)
PERLON, voyez Corbeau de mer.
PERLURE, s. f. (terme de Chasse) on appelle perlure des grumeaux qui viennent le long du bois de la tête des cerfs, des daims & des chevreuils, & qui font une croûte raboteuse ; c’est une extravasation du suc nourricier.
PERMANENT, adj. (Gramm.) qui demeure constamment dans le même état, qui n’est sujet à aucune vicissitude. Il n’y a rien de permanent dans le monde.
PERME, s. m. (Marine.) c’est un petit vaisseau turc fait en forme de gondole, dont on se sert à Constantinople pour le trajet de Pera, de Galata, & autres lieux.
PERMÉABLE, adj. (Physique.) se dit d’un corps considéré en tant que ses pores sont capables de laisser le passage à quelqu’autre corps : ainsi on dit d’un corps ou d’un fluide transparent, que ce corps est perméable à la lumiere. Voyez Pore, Diaphanité, Opacité, Transparent.
PERMEKKI, (Géog. mod.) Permski, ou Permie, ville de l’empire russien, capitale d’une province de même nom. Elle est sur la riviere de Wischora, entre le Wolga & l’Oby. Long. 73. 55. lat. 60. 26.
La province de Permekki est bornée au nord par les Samoyèdes, & une partie de la Jugorie ; Ouest par la Zirannie & la Viatka ; Est par la Sibérie.
Cette province de Permekki ou Permie, autrefois nommée le Solikan, étoit l’entrepôt des marchandises de la Perse, & des fourrures de Tartarie. On a trouvé dans cette Permie une grande quantité de monnoie au coin des premiers kalifes, & quelques idoles d’or des Tartares ; mais ces monumens d’anciennes richesses ont été trouvés au milieu de la pauvreté & dans les déserts ; il n’y avoit plus aucune trace de commerce. Ces révolutions n’arrivent que trop vîte &