Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, I.djvu/227

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ADDITION
AUX
PENSÉES PHILOSOPHIQUES


OU


OBJECTIONS DIVERSES CONTRE LES ÉCRITS
DE DIFFÉRENTS THÉOLOGIENS.




Quoique l’addition suivante n’ait été publiée qu’en 1770, nous n’avons pas cru, plus que nos prédécesseurs, pouvoir la séparer de l’ouvrage auquel elle se rattache si intimement. Il est probable, d’ailleurs, comme le pense M. Rosenkranz, que ces pensées ont dû être composées pour lui seul par Diderot, en réponse aux critiques qui avaient été faites des Pensées philosophiques, et ce qui fait croire qu’il les réservait, c’est que Naigeon, en les publiant à l’étranger pour la première fois, ne les a point attribuées à son maître ; qu’il n’en dit rien dans ses Mémoires et qu’il a attendu la Révolution pour les éditer en France sous le nom de leur véritable auteur.

Ces nouvelles Pensées philosophiques, qui nous sont ainsi parvenues par le canal de Naigeon, pourraient bien avoir été traitées par lui comme il a traité les premières, en les insérant dans son article Diderot de la Philosophie ancienne et moderne, c’est-à-dire qu’elles ne contiennent peut-être que juste ce que Naigeon croyait utile à sa cause. Il y règne une certaine sécheresse. Quant aux objections, on les trouvera sans doute assez vulgaires ; mais il faut se rappeler que ce sont à peu près les mêmes qu’a répétées Voltaire jusqu’à satiété. Elles ne nous semblent plus aujourd’hui à la hauteur de la critique nouvelle, c’est bon signe. Si elles roulent sur des sujets qui n’ont plus le don de nous passionner, il faut précisément en tirer un motif de reconnaissance pour ceux qui ont combattu de toutes armes afin de ramener ces sujets à leur juste valeur, jusqu’à eux beaucoup trop exagérée.

Voici comment Naigeon présenta ces Pensées aux lecteurs de la Philosophie ancienne et moderne, avant de les placer dans son édition de Diderot, de 1798 :

« Plusieurs années après la publication des Pensées philosophiques,