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NOTICE PRÉLIMINAIRE




Nous reprenons ici l’ordre chronologique dont nous avons paru nous écarter un moment. La Promenade du Sceptique fut composée en 1747. Madame de Vandeul nous a appris qu’un exempt nommé d’Hémery[1] en opéra un jour la saisie. Le manuscrit passa de la bibliothèque de M. Berryer, lieutenant de police, dans celle de M. de Lamoignon, puis chez M. Beaujon. Naigeon dit que Diderot le réclama longtemps à M. de Lamoignon et ne put en obtenir la restitution. Ce fut sur une copie achetée à la vente de M. de Malesherbes que Naigeon fit l’analyse qui se trouve dans ses Mémoires. Cette copie ainsi que les Mémoires, passèrent de ses mains dans celles d’une demoiselle Mérigault que A.-A. Barbier nous présente dans son Examen critique des Dictionnaires historiques les plus répandus (1820), comme âgée de 86 ans et qui mourut probablement peu de temps après puisque les Mémoires de Naigeon furent alors acquis par M. Brière, qui les plaça à la fin de son édition de Diderot.

La Promenade du Sceptique n’eut pas le même sort. Elle attendit encore dix ans un éditeur et ne parut qu’en 1830 dans les quatre volumes d’Œuvres inédites publiées alors chez Paulin.

Nous venons de donner sur cet ouvrage une version qui a pour elle le témoignage de Mme de Vandeul et de Naigeon. Il y en a une autre qui n’a pas pour nous la même valeur, puisqu’il est constant que ce fut pour la Lettre sur les aveugles et non pour les Pensées philosophiques que Diderot fut enfermé à Vincennes et non à la Bastille ; mais elle a trait à l’exemplaire qui était dans les mains de Malesherbes, lequel en

  1. Cet agent était spécialement chargé de la police de la librairie. Il a laissé de ses expéditions à la recherche des livres suspects, un Journal dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Nationale.