Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, II.djvu/131

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D’ALEMBERT.

Je crois que non.

DIDEROT.

Tenez, mon ami, si vous y pensez bien, vous trouverez qu’en tout, notre véritable sentiment n’est pas celui dans lequel nous n’avons jamais vacillé, mais celui auquel nous sommes le plus habituellement revenus.

D’ALEMBERT.

Je crois que vous avez raison.

DIDEROT.

Et moi aussi. Bonsoir, mon ami, et memento quia pulvis es, et in pulverem reverteris.

D’ALEMBERT.

Cela est triste.

DIDEROT.

Et nécessaire. Accordez à l’homme, je ne dis pas l’immortalité, mais seulement le double de sa durée, et vous verrez ce qui en arrivera.

D’ALEMBERT.

Et que voulez-vous qu’il en arrive ? Mais qu’est-ce que cela me fait ? Qu’il en arrive ce qui pourra. Je veux dormir, bonsoir.