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AUX JEUNES GENS


qui se disposent à l’étude


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE




Jeune homme, prends et lis. Si tu peux aller jusqu’à la fin de cet ouvrage, tu ne seras pas incapable d’en entendre un meilleur. Comme je me suis moins proposé de t’instruire que de t’exercer, il m’importe peu que tu adoptes mes idées ou que tu les rejettes, pourvu qu’elles emploient toute ton attention. Un plus habile t’apprendra à connaître les forces de la nature ; il me suffira de t’avoir fait essayer les tiennes. Adieu.

P. S. Encore un mot, et je te laisse. Aie toujours présent à l’esprit que la nature n’est pas Dieu ; qu’un homme n’est pas une machine ; qu’une hypothèse n’est pas un fait : et sois assuré que tu ne m’auras point compris, partout où tu croiras apercevoir quelque chose de contraire à ces principes.