gion, mais mon état, il se trouva le lendemain couché à côté de cette jeune fille, qui l’accablait de caresses, et qui invitait son père, sa mère et ses sœurs, lorsqu’ils s’approchèrent de leur lit le matin, à joindre leur reconnaissance à la sienne.
Asto et Palli, qui s’étaient éloignées, rentrèrent avec les mets du pays, des boissons et des fruits : elles embrassaient leur sœur et faisaient des vœux sur elle. Ils déjeunèrent tous ensemble ; ensuite Orou, demeuré seul avec l’aumônier, lui dit :
— Je vois que ma fille est contente de toi ; et je te remercie. Mais pourrais-tu m’apprendre ce que c’est que le mot religion, que tu as répété tant de fois, et avec tant de douleur ?
L’aumônier, après avoir rêvé un moment, répondit :
— Qui est-ce qui a fait ta cabane et les ustensiles qui la meublent ?
C’est moi.
Eh bien ! nous croyons que ce monde et ce qu’il renferme est l’ouvrage d’un ouvrier.
Il a donc des pieds, des mains, une tête ?
Non.
Où fait-il sa demeure ?
Partout.
Ici même !
Ici.
Nous ne l’avons jamais vu.
On ne le voit pas.
Voilà un père bien indifférent ! Il doit être vieux ; car il a au moins l’âge de son ouvrage.