Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, II.djvu/458

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CHAPITRE XXIII.


Page 329. — L’intérêt est une carrière d’idées fines et grandes.

Oui, en prenant le mot intérêt dans son acception la plus générale.


CHAPITRE XXIV.


Page 330. — L’intérêt dérobe à la connaissance du prêtre honnête homme l’atrocité de ses principes[1].

Preuve qu’il faut plus d’étoffe qu’on ne croit pour être honnête homme.

Le prêtre que je redoute le plus, ce n’est pas celui à qui son intérêt voile la cruauté de ses principes ; c’est celui qui ne s’en impose point et dont les actions sont conséquentes à des principes dictés par son intérêt avoué.

La religion empêche les hommes de voir, parce qu’elle leur défend, sous des peines éternelles, de regarder.

S’il y a un enfer dans l’autre monde, les damnés y voient Dieu comme les esclaves voient leur maître dans celui-ci. S’ils pouvaient le tuer, ils le tueraient.


CHAPITRE XXX.


Page 34S. — Je n’aime pas cette distinction frivole de la religion de Jésus-Christ et de la religion du prêtre[2]. Dans le fait, c’est la même, et il n’y a pas un prêtre qui n’en convînt.

Page 349. — La tolérance soumet le prêtre au prince ; l’intolérance soumet le prince au prêtre.

Aussi n’y a-t-il point de prêtre qui ne dise que la tolérance ou l’indifférence en religion, c’est la même chose sous deux noms différents ; et je crois qu’il n’y a guère de philosophes qui le niassent.

  1. Le titre véritable du chapitre est : L’intérêt cache au prêtre honnête homme les maux du papisme.
  2. « … On doit conclure que la religion, non cette religion douce et tolérante établie par Jésus-Christ, mais celle du prêtre, celle au nom de laquelle il se déclare vengeur de la Divinité et prétend au droit de brûler et de persécuter les hommes, est une religion de discorde et de sang… » De l’Homme.