Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, II.djvu/479

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XLII.

Lorsque Tibère balançait entre ce qu’il devait aux lois et ce qu’il devait à ses enfants, il s’amusait.


XLII.

J’aime le scrupule de ce pape, qui ne permit point qu’on ordonnât prêtres ses enfants avant l’âge ; mais qui les fit évêques.


XLIV.

Toujours respecter la loi qui ne nous gêne pas et qui gêne les autres. Il serait mieux de les respecter toutes.


XLV.

Un souverain ne s’accuse jamais qu’à Dieu ; mais c’est qu’il ne pèche jamais qu’envers lui : cela est clair.


XLVI.

Affranchir les esclaves lorsqu’on a besoin de leur témoignage contre un maître qu’on veut perdre. Donner[1] la robe virile à l’enfant qu’on doit mener au supplice. Faire violer[2] entre le lacet et le bourreau, la jeune vierge pour la rendre femme et punissable de mort, voilà ce qu’on appelle respecter les lois à la manière des anciens souverains : il est vrai que ceux d’aujourd’hui ne connaissent pas ces atrocités.


XLVII.

Au trait historique qui précède, on peut ajouter par explication[3], dépouiller une femme de la dignité de matrone par

  1. Voyez Dion in August. lib. XLVII, cap. vi. (N.)
  2. Tradunt temporis ejus auctores, quia triumvirali supplicio adfici virginem inauditum habebatur, a carnifice, laqueum juxta, compressam : exin oblisis faucibus, id ætatis corpora in gemonias abjecta. Il s’agit ici de la fille de Séjan, que Tibère fit violer ainsi par le bourreau. Tyran subtil et cruel, dit très-bien Montesquieu, il détruisait les mœurs pour conserver les coutumes. Voyez Tacit. Annal, lib. V, cap. ix ; et l’Esprit des lois, liv. XII, chap. xiv. (N.)
  3. Variante : exemple. (Métra, Corr. secrète.)