Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, III.djvu/13

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NOTICE PRÉLIMINAIRE


Nous donnons dans cette Notice une grande place à nos prédécesseurs de 1821. Leur Avertissement a une saveur passionnée qui ne nous déplaît pas trop, quoique nous soyons beaucoup refroidis sur certains points, et que La Harpe, Geoffroy, Grosier, Royou ne nous intéressent plus guère. Diderot leur a survécu, comme Voltaire à Patouillet <it à Nonotte ; et s’ils se sont permis quelques sottises qui ont pu un moment tromper le public sur la valeur de leur adversaire, ces sottises leur sont, suivant les lois naturelles, retombées sur le nez.

Voici donc, tout d’abord, l’Avertissement de l’édition Brière :

« Le baron d’Holbach avait tiré de la misère le jeune La Grange ; il avait reconnu en lui une âme droite et un esprit honnête, et de telles qualités éveillèrent toujours la sollicitude de ce philosophe bienfaisant ; il lui servit de père, le guida par ses conseils, et lui confia ensuite l’éducation de ses enfants. Ce fut à sa demande que La Grange entreprit la traduction de Lucrèce, publiée en 1768, et celle de Sénèque qu’il n’eut pas le temps de revoir. Il consacra huit années à cette dernière traduction ; mais une mort prématurée ne lui permit pas de s’occuper des notes qu’il se proposait d’y joindre pour corriger le texte dans les endroits où il était altéré, et pour éclaircir les passages où Sénèque rappelle, d’une manière vague, des faits peu connus de l’histoire ancienne.

« Naigeon se chargea de ce travail, et il publia la nouvelle traduction de Sénèque en 1778.

« C’est à la sollicitation de d’Holbach que La Grange avait traduit Lucrèce et Sénèque ; ce fut aussi pour répondre aux instances de cet ami des lettres et de la philosophie, et à celles de Naigeon, que Diderot écrivit la vie de Sénèque, d’après Tacite, Suétone et Sénèque lui-même.