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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, III.djvu/436

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net de docteur en théologie, ou en droit, ou en médecine, ou de maître ès arts en philosophie. Il y a des pays où l’on ne peut entrer dans aucune charge quand on n’a pas pris ses degrés dans l’université. Dans d’autres on ne l’exige que de ceux qui veulent exercer la médecine et jouir du droit de tuer méthodiquement. Tout homme qui a pris ses degrés dans une université est en droit d’y donner des cours particuliers aux étudiants qui voudront le payer, quoiqu’il n’y ait que les professeurs publics de gagés et d’obligés à des leçons gratuites.


XII.

Ordinairement les cours publics sont peu suivis, et, pour dire la vérité, peu soignés par les professeurs. Ceux-ci aiment mieux réserver tous leurs soins à leurs leçons privées, parce que celles-ci sont payées à part par les étudiants, et que les gages donnés par le gouvernement courent toujours, sans qu’on s’informe si un professeur a été exact ou non à ses leçons publiques. Cet abus, énorme en apparence, a peu d’inconvénients. La rétribution qu’un professeur exige de chaque auditeur, pour un cours de six mois ou d’un an, est bornée, dans les universités d’Allemagne, à quatre ou six écus au plus ; cela n’est pas ruineux pour les étudiants, et lorsqu’un professeur a de la réputation, il a aisément un auditoire de deux cents personnes. Il peut enseigner quatre ou six heures par jour, ce qui lui fait un sort assez considérable, sans qu’il en coûte beaucoup à chaque étudiant en particulier, et toujours relativement à ses talents et à sa capacité, parce qu’un professeur sans talents est un professeur sans auditeurs. Il faut dire aussi que s’ils négligent les leçons publiques et gratuites, ils sont, d’un autre côté, très-faciles à accorder aux pauvres étudiants sans fortune l’entrée de leurs leçons gratis.


XIII.

En fondant la faculté de médecine d’une université, il ne faut pas oublier d’y comprendre l’établissement des chaires de chirurgie. Cette science si utile, et qui a été portée en France