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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, III.djvu/435

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que la présence du souverain absorbe tout, parce que le trop grand mouvement et le bruit ne causent que des distractions, parce qu’il est bon que l’université soit tout dans les endroits où elle est établie, et que l’habitant regarde l’étudiant avec quelque considération, ce qui arrivera toutes les fois que la ville tirera un profit sensible du séjour de la jeunesse.


X.

Le chef suprême de l’université s’appelle recteur magnifique. Il est choisi parmi les professeurs par voie de scrutin, et dans les unes il exerce cette charge un an, dans d’autres six mois. Il a conservé dans les pays protestants le rang de prélat, séance et voix parmi les États du pays. En Saxe, le recteur de l’université de Leipsick est la cinquième personne après l’électeur. Dans plusieurs pays protestants, c’est l’héritier présomptif de la couronne ou de la souveraineté qui prend le titre d’honneur de recteur de l’université, et alors le recteur véritable s’appelle prorecteur. Son conseil est composé de tous les professeurs ordinaires et publics, qui se partagent l’administration des biens de l’université, et jugent avec lui tout ce qui est du ressort de sa juridiction. Cette juridiction est ordinairement très-bien exercée, puisque c’est dans le sein des universités et particulièrement des facultés de droit que se forment les juges de tous les tribunaux supérieurs et inférieurs du pays.


XI.

Chaque faculté a des titres d’honneur qu’elle accorde avec solennité à ceux qui ont suivi ses différentes leçons pendant trois ou quatre années, et qui, au bout de ce terme, sont en état de soutenir les examens qu’on fait subir à ceux qui se présentent pour obtenir ces honneurs académiques. Cela s’appelle la promotion, qui se fait tous les ans dans les universités avec beaucoup de cérémonies. Indépendamment des examens, le candidat est obligé de soutenir publiquement des thèses, sous la présidence d’un professeur, contre les attaques des autres, et ce n’est qu’après avoir subi toutes ces épreuves qu’il reçoit le bon-