Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, III.djvu/506

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ne dis pas de l’architecture, mais de l’art de bâtir, ne fussent de quelque utilité.

Pour ceux d’architecture, aucun homme puissant ne peut les ignorer, sans consommer un jour des sommes immenses à n’entasser que des masses informes de pierres.

Plus les édifices publics sont durables, plus longtemps ils attestent le bon ou le mauvais goût d’une nation, plus il convient que ceux qui président à cette partie de l’administration aient le goût sûr et grand.

Dans trois mille ans d’ici on verra encore que nous avons été Goths.

Les éléments de l’art de bâtir sont à faire.

Le meilleur ouvrage pour l’enseignement de l’architecture militaire ou civile, ce serait, à mon avis, un grand plan qui représenterait le terrain ou d’une maison, ou d’un hôtel, ou d’un palais ou d’une église. On le creuserait, on poserait les fondements, on élèverait l’édifice assise par assise, jusqu’au faîte ; de là on passerait aux détails de la distribution et de la décoration intérieure, et les élèves s’instruiraient par les yeux, profondément et sans fatigue. C’est ainsi qu’un militaire appelé de Terville donnait des leçons publiques de fortifications et rassemblait autour de lui des hommes de tous les états.

Ces trois cours d’études achevés, le petit nombre des élèves qui les auront suivis jusqu’à la fin, se trouveront sur le seuil des trois grandes facultés, la faculté de médecine, la faculté de droit, la faculté de théologie, et ils s’y trouveront pourvus des connaissances que j’ai appelées primitives, ou propres à toutes les conditions de la société, à l’homme bien élevé, au sujet fidèle, au bon citoyen, toutes préliminaires, et quelques-unes d’entre elles communes aux études des trois facultés dans lesquelles ils voudront entrer[1].

Chacune de ces facultés demandant un ordre d’enseignement particulier, je vais m’en occuper.

  1. « Nous n’avons pas cru devoir transcrire ici les indications données par Diderot sur les différents livres classiques et élémentaires à employer pour chaque partie d’enseignement, nos richesses en ce genre s’étant infiniment accrues depuis le moment où il écrivait.

    « Nous ne le suivrons pas davantage dans les détails où il entre sur les trois facultés de médecine, de jurisprudence et de théologie, et qui, s’appliquant à des professions particulières, n’ont point assez de rapport aux idées générales de l’éducation, pour que ce soit ici le lieu d’exposer et de discuter les opinions plus ou moins justes, les réflexions plus ou moins piquantes de l’auteur sur ces différents sujets.

    Le plan général se termine par un tableau de la police de l’Université, dont on trouvera, plus loin, un extrait sur les avantages d’un enseignement varié. (Note de M. Guizot.) — C’est ici que s’arrête l’extrait publié par M. Guizot et par l’édition Brière. Nous avons dit déjà que cet extrait même était considérablement réduit.