ÉLEUTHÉROMANES ou
LES FURIEUX DE LA LIBERTÉFabâ abstine[1]. Pythag.
Accepte le pouvoir suprême
Quiconque enivré de soi-même
Peut se flatter, émule de Titus,
Que le poison du diadème
N’altérera point ses vertus.
Je n’ai pas cette confiance,
Dont l’intrépide orgueil ne s’étonne de rien.
J’ai connu, par l’expérience,
Que celui qui peut tout, rarement veut le bien.
Éclairé par ma conscience
Sur mon peu de valeur, je l’en crois ; et je crains[2]
Que le fatal dépôt de la toute-puissance,
Par le sort ou le choix remis entre mes mains,
D’un mortel plein de bienfaisance,
Ne fît peut-être un fléau des humains.
Ah ! que plutôt, modeste élève
Du vieillard de l’Antiquité,
Dont un précepte très-vanté
Défend l’usage de la fève,
Du sage Pythagore endossant le manteau,