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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

Ce gluten qu’on suppose unir les molécules de la fibre est sensible ou ne l’est pas.

S’il est sensible, la molécule est un tout sensible continu.

S’il ne l’est pas, la fibre se réduit à un fil composé de molécules sensibles séparées par autant de molécules inertes interposées. Ce n’est plus un tout sensible.

J’espère que la fibre est plus vraisemblablement de la chair ajoutée à de la chair, formant un tout continu, à peu près homogène et vivant.

Les fibrilles sont composées de fibres. Il y en a de perceptibles dans les os, dans les tendons et les muscles.

Les plus petites, musculaires, ne diffèrent en rien des plus grosses.

Formation de la fibre : ce n’est que la formation d’un ver.

Analyse du gluten : terre, eau et huile ; mais combinées, et par la combinaison formant un tout qui n’est ni eau, ni terre, ni huile, ni rien de ce qui s’est dissipé dans l’analyse.

Mais tous ces éléments forment ce qu’on appelle chair, et cette espèce de chair ainsi coordonnée forme la fibre, et la fibre est organisée fibre en conséquence, comme l’arbre de Diane est arbre de Diane[1].

Si la fibre était creuse, en la liant on formerait une tumeur ; ce qui n’est pas.

La convulsion ne se fait dans le nerf piqué qu’au-dessous de la piqûre.

S’il existait un fluide aussi actif qu’on le suppose, comment serait-il retenu ?

Comment, dans son action, l’attache délicate du nerf à une substance molle ne se romprait-elle pas ?

Si le nerf forme un tout, un animal complet avec la substance molle, on conçoit que rien ne doit se séparer ou se rompre, pas plus que dans un ver piqué.

Fibres blanchâtres disséminées dans la substance du cerveau : origine de la fibre nerveuse.

Il y a la fibre simple sans cavité.

  1. Comme on dirait par cristallisation ; l’arbre de Diane est un cristal minéral pour la formation duquel on n’a jamais pensé à faire intervenir une force en quelque sorte intelligente, du genre de cette force vitale qu’on a imaginée pour expliquer les cristallisations organiques.