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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

La force contractile en certaines parties ne cesse que par dessiccation ; humectées, elles redeviennent contractiles.

Toute fibre musculeuse est irritable, et tout organe irritable est fibre musculeuse.

Le muscle s’enfle et se relâche, sa force est terrible.

Le mouvement progressif, le repos debout, le marcher, la course, le saut sont des effets des muscles.

Les muscles figurent[1] les os, donc, antérieurs aux os ; ils aident les sécrétions et les excrétions.

Les parties nerveuses sont le siége du sentiment et les organes du mouvement.

Liez fortement un nerf à son insertion dans un muscle ou ailleurs, et le muscle est paralysé.

Piquez le muscle paralysé, il y a contraction ; mais dans l’animal nulle connaissance de la piqûre, nulle connaissance du lieu.

Piquez le cœur vivant, il y a contraction. Piquez le cœur amputé, il y a contraction. Piquez le cœur dépecé en morceaux, même phénomène en chaque partie.

Il en est de l’organe comme du serpent, de la vipère, de l’anguille.

Sur un champ de bataille, corps morts et membres vivants.

Donc sensibilité et vie des parties, distinctes de la vie et de la sensibilité du tout.

Donc ce qu’on appelle âme ou esprit n’est la cause motrice immédiate ni de la sensibilité, ni de la vie, ni du mouvement.

Donc ce sont les nerfs ou plutôt la matière chair dont ces qualités sont autant de propriétés.

Donc une ligature sépare cette âme prétendue du corps, et, la ligature ôtée, la liaison renaît.

La contraction du nerf paralysé différente de la contraction du parchemin grillé.

Les nerfs ne sont que des productions des méninges ou de la dure[2] ou de la pie-mère.

Y a-t-il une lymphe subtile dont la substance moelleuse des méninges est imprégnée ? Je ne le nie pas.

  1. Donnent la forme.
  2. De la dure-mère.