Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, V.djvu/288

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Et puis un peu de morale après un peu de poétique, cela va si bien ! Félix était un gueux qui n’avait rien ; Olivier était un autre gueux qui n’avait rien : dites-en autant du charbonnier, de la charbonnière, et des autres personnages de ce conte ; et concluez qu’en général il ne peut guère y avoir d’amitiés entières et solides qu’entre des hommes qui n’ont rien. Un homme alors est toute la fortune de son ami, et son ami est toute la sienne. De là la vérité de l’expérience, que le malheur resserre les liens ; et la matière d’un petit paragraphe de plus pour la première édition du livre de l’Esprit[1].

  1. Cette édition ne se fit pas attendre. Condamné en 1759, l’Esprit reparut en 1771 (Londres). Diderot était sans doute au courant de ce qui se préparait.