Non.
Cela est bien court. Va ton chemin.
Vous me l’ordonnez ?
Sans doute.
Sans ménagement ?
Sans doute.
Non, certes, lui répondis-je avec chaleur, je ne suis pas de cet avis. Je pense, moi, que, si vous avez jamais fait une mauvaise action dans votre vie, c’est celle-là ; et que si vous vous fussiez cru obligé à restitution envers le légataire après avoir déchiré le testament, vous l’êtes bien davantage envers les héritiers pour y avoir manqué.
Il faut que je l’avoue, cette action m’est toujours restée sur le cœur ; mais le père Bouin !…
Votre père Bouin, avec toute sa réputation de science et de sainteté, n’était qu’un mauvais raisonneur, un bigot à tête rétrécie.
Est-ce que ton projet est de nous ruiner ?
Paix ! paix ! laisse là le père Bouin ; et dis-nous tes raisons, sans injurier personne.
Mes raisons ? Elles sont simples ; et les voici. Ou le testateur a voulu supprimer l’acte qu’il avait fait dans la dureté de son cœur, comme tout concourait à le démontrer ; et vous avez annulé sa résipiscence : ou il a voulu que cet acte atroce eût son effet : et vous vous êtes associé à son injustice.
À son injustice ? C’est bientôt dit.