Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, V.djvu/494

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que je crus voir l’auteur des Réfutations[1] devant l’évêque d’Orléans. Aux flatteurs, aux ambitieux, il était ventre à terre ; c’était Bouret au contrôle général.

moi.

Cela est supérieurement exécuté ; mais il y a pourtant un être dispensé de la pantomime. C’est le philosophe qui n’a rien et qui ne demande rien.

lui.

Et où est cet animal-là ? S’il n’a rien, il souffre ; s’il ne sollicite rien, il n’obtiendra rien… et il souffrira toujours.

moi.

Non ; Diogène se moquait des besoins.

lui.

Mais il faut être vêtu.

moi.

Non, il allait tout nu.

lui.

Quelquefois il faisait froid dans Athènes.

moi.

Moins qu’ici.

lui.

On y mangeait.

moi.

Sans doute.

lui.

Aux dépens de qui ?

moi.

De la nature. À qui s’adresse le sauvage ? à la terre, aux animaux, aux poissons, aux arbres, aux herbes, aux racines, aux ruisseaux.

lui.

Mauvaise table.

moi.

Elle est grande.

lui.

Mais mal servie.

  1. Ce titre est un peu trop vague pour permettre de retrouver l’auteur dont veut parler Diderot ; mais c’était un ecclésiastique, l’évêque d’Orléans (M. de Jarente) étant, en 1762, chargé de la feuille des bénéfices.