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SUR LES CRUAUTÉS EXERCÉES PAR LES ESPAGNOLS
EN AMÉRIQUE.


Est-ce la soif de l’or, le fanatisme, le mépris pour des mœurs simples ? ou est-ce la férocité naturelle de l’homme renaissant dans des contrées éloignées où elle n’était enchaînée ni par la frayeur des châtiments, ni par aucune sorte de honte, ni par la présence de témoins policés, qui dérobaient aux yeux des Européens l’image d’une organisation semblable à la leur, base primitive de la morale, et qui les portait sans remords à traiter leurs frères nouvellement découverts comme ils traitaient les bêtes sauvages de leur pays ? Quelles étaient les fonctions habi-