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Le commandeur, en s’agitant dans son fauteuil.

Ce n’est rien, ma nièce. Ce n’est rien. (Les bougies sont sur le point de finir ; et le Commandeur dit à Germeuil :) Monsieur, voudriez-vous bien sonner ? (Germeuil va sonner. Le Commandeur saisit ce moment pour déplacer son fauteuil et le tourner en face du trictrac. Germeuil revient, remet son fauteuil comme il était ; et le Commandeur dit au laquais qui entre :) Des bougies. (Cependant la partie de trictrac s’avance. Le Commandeur et sa nièce jouent alternativement, et nomment leurs dés.)

Le commandeur.

Six cinq.

Germeuil.

Il n’est pas malheureux.

Le commandeur.

Je couvre de l’une ; et je passe l’autre.

Cécile.

Et moi, mon cher oncle, je marque six points d’école. Six points d’école…

Le commandeur, à Germeuil.

Monsieur, vous avez la fureur de parler sur le jeu.

Cécile.

Six points d’école…

Le commandeur.

Cela me distrait ; et ceux qui regardent derrière moi m’inquiètent.

Cécile.

Six et quatre que j’avais, font dix.

Le commandeur, toujours à Germeuil.

Monsieur, ayez la bonté de vous placer autrement ; et vous me ferez plaisir.



Scène II


LE PÈRE DE FAMILLE, LE COMMANDEUR, CÉCILE, GERMEUIL, LA BRIE.
Le père de famille.

Est-ce pour leur bonheur, est-ce pour le nôtre qu’ils sont nés ?… Hélas ! ni l’un ni l’autre. (La Brie vient avec des bougies, en place