dussé-je être méconnu, méprisé du reste de la terre… Je croyais avoir aimé, je me trompais… C’est à présent que j’aime… (En saisissant la main de son père.) Oui… j’aime pour la première fois.
Vous vous jouez de mon indulgence, et de ma peine. Malheureux, laissez là vos extravagances ; regardez-vous, et répondez-moi. Qu’est-ce que cet indigne travestissement ? Que m’annonce-t-il ?
Ah, mon père ! c’est à cet habit que je dois mon bonheur, ma Sophie, ma vie.
Comment ? parlez.
Il a fallu me rapprocher de son état ; il a fallu lui dérober mon rang, devenir son égal. Écoutez, écoutez.
J’écoute, et j’attends.
Près de cet asile écarté qui la cache aux yeux des hommes… Ce fut ma dernière ressource.
Eh bien ?…
À côté de ce réduit… il y en avait un autre.
Achevez.
Je le loue, j’y fais porter les meubles qui conviennent à un indigent ; je m’y loge, et je deviens son voisin, sous le nom de Sergi, et sous cet habit.
Ah ! je respire !… Grâce à Dieu, du moins, je ne vois plus en lui qu’un insensé.
Jugez si j’aimais !… Qu’il va m’en coûter cher !… Ah !