Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/263

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saint-albin, toujours sur le sein de son père et du même ton.

Qui se dit mon ami ! Le perfide !

le père de famille.

Sur qui compter, désormais !

le commandeur.

Il ne le voulait pas ; mais je lui ai promis ma fortune et ma nièce.

cécile.

Mon père, Germeuil n’est ni vil ni perfide.

le père de famille.

Qu’est-il donc ?

saint-albin.

Écoutez, et connaissez-le… Ah ! le traître !… Chargé de votre indignation, irrité par cet oncle inhumain, abandonné de Sophie…

le père de famille.

Eh bien ?

saint-albin.

J’allais, dans mon désespoir, m’en saisir et l’emporter au bout du monde… Non, jamais homme ne fut plus indignement joué… Il vient à moi… Je lui ouvre mon cœur… Je lui confie ma pensée comme à mon ami… Il me blâme… Il me dissuade… Il m’arrête, et c’est pour me trahir, me livrer, me perdre !… Il lui en coûtera la vie.



Scène VI.


LE PÈRE DE FAMILLE, LE COMMANDEUR, CÉCILE, SAINT-ALBIN, GERMEUIL.
cécile, qui la première aperçoit Germeuil, court à lui et lui crie :

Germeuil, où allez-vous ?

saint-albin s’avance vers lui et lui crie avec fureur :

Traître, où est-elle ? Rends-la-moi, et te prépare à défendre ta vie.