Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/264

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le père de famille, courant après Saint-Albin.

Mon fils !

cécile.

Mon frère… Arrêtez… Je me meurs… (Elle tombe dans un fauteuil.)

le commandeur, au Père de famille.

Y prend-elle intérêt ? Qu’en dites-vous ?

le père de famille.

Germeuil, retirez-vous.

germeuil.

Monsieur, permettez que je reste.

saint-albin.

Que t’a fait Sophie ? Que t’ai-je fait pour me trahir ?

le père de famille, toujours à Germeuil.

Vous avez commis une action odieuse.

saint-albin.

Si ma sœur t’est chère ; si tu la voulais, ne valait-il pas mieux ?… Je te l’avais proposé… Mais c’est par une trahison qu’il te convenait de l’obtenir… Homme vil, tu t’es trompé… Tu ne connais ni Cécile, ni mon père, ni ce Commandeur qui t’a dégradé, et qui jouit maintenant de ta confusion… Tu ne réponds rien… Tu te tais.

germeuil, avec froideur et fermeté.

Je vous écoute, et je vois qu’on ôte ici l’estime en un moment à celui qui a passé toute sa vie à la mériter. J’attendais autre chose.

le père de famille.

N’ajoutez pas la fausseté à la perfidie. Retirez-vous.

germeuil.

Je ne suis ni faux ni perfide.

saint-albin.

Quelle insolente intrépidité !

le commandeur, à Germeuil.

Mon ami, il n’est plus temps de dissimuler. J’ai tout avoué.

germeuil.

Monsieur, je vous entends, et je vous reconnais.