Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/523

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JARVIS.

Tout, tout.

BEVERLEY.

J’en suis fâché.

CHARLOTTE.

Fâché, et pourquoi ?

BEVERLEY.

Charlotte, vous n’avez plus d’oncle.

CHARLOTTE.

Je le sais. Que l’âme de mon oncle repose en paix ! Mais il était fort âgé. Est-ce donc un événement si extraordinaire et si terrible, que la mort d’un bomme âgé ?

BEVERLEY.

Que n’était-il immortel !

MADAME BEVERLEY.

Dieu m’est témoin que je n’ai jamais fait dans le secret de mon cœur un souhait dont je puisse rougir. La Providence avait marqué son moment ; elle ne nous attendra pas si longtemps.

BEVERLEY.

Je le crois.

MADAME BEVERLEY.

Pourquoi donc cette inquiétude ?

BEVERLEY.

La mort a sa terreur.

MADAME BEVERLEY.

Ce n’est pas pour un vieillard qui s’éteint. Il meurt comme il est né. Mais si cet événement vous cause la moindre peine, pourquoi faut-il qu’il soit ? je voudrais qu’il ne fût pas.

BEVERLEY.

Je le voudrais aussi, et de toute mon âme.

CHARLOTTE.

Par quel motif ?

BEVERLEY.

Je ne sais… Comment avez-vous su sa mort ?

MADAME BEVERLEY.

Par son intendant, qui est venu exprès. Eh ! que ne l’ai-je ignorée !

BEVERLEY.

Eh ! que ne l’ai-je apprise un jour plus tôt !… Écoutez, et