Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/526

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MADAME BEVERLEY.

Non, mon ami, cela ne sera pas ; ton cœur est trop bon… Charlotte, il n’y est plus… Il délire… Ses yeux s’égarent et me portent de la terreur… Approchez-vous, dites-lui un mot qui le console. Non, il ne peut avoir commis de forfait.

CHARLOTTE.

Je ne sais. Je crains tout ce qu’il est possible de craindre. Mon frère, qu’avez-vous fait ?

BEVERLEY.

Une action d’horreur.

JARVIS.

Madame, ne le tourmentez pas davantage… Sa dernière imprudence a dérangé son esprit.


Scène VIII.

BEVERLEY, JARVIS, MADAME BEVERLEY,
CHARLOTTE, STUKELY.
BEVERLEY.

Que vient faire ici cet infâme ?

STUKELY.

Apporter la liberté et la sûreté. Madame, voilà son élargissement (En lui présentant un papier) ; qu’il fuie. C’est moi qui l’ai fait prendre, il eût été arrêté plus tôt ; dès l’avant-dernière nuit : mais les soins de mon amitié ont été trompés.

CHARLOTTE.

Expliquez-vous. Que voulez-vous dire ?

STUKELY.

Que je n’ai pu empêcher le meurtre qu’il a commis ; que s’il a trempé ses mains dans le sang, c’est malgré moi ; que je voulais prévenir le forfait par sa détention ; mais qu’elle s’est exécutée trop tard.

MADAME BEVERLEY.

Quel forfait prévenir ?… Quel sang a-t-il répandu ? Ô misérable ! misérable !