Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/531

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LEUSON.

Il brise l’instrument fatal dont il se sert. La loi des hommes confirmera l’arrêt du ciel. Le scéléral ne mourra pas. La mort serait une grâce pour lui. Il faut qu’il subisse la honte, la misère, la prison, le mépris, l’exécration, le remords, et tout ce qui attriste les hommes en ce monde et leur fait détester la vie. Il prendra la sienne en aversion, et il s’en délivrera de sa propre main… Et mon ami ? (À Beverley.)

BEVERLEY.

Il est bien. Qui est-ce qui m’a parlé ?

MADAME BEVERLEY.

Mon ami, c’est Leuson… Pourquoi le regardez-vous ainsi ?

BEVERLEY.

N’ont-ils pas dit qu’il était assassiné ?

MADAME BEVERLEY.

Oui ; mais il vit pour nous secourir.

BEVERLEY.

Donnez-moi votre main… Tout vacille et se renverse autour de moi.

MADAME BEVERLEY.

Dieu !

LEUSON.

La présence de cet homme-là le trouble. Qu’on l’emmène ! qu’on le gaule ! Vous en répondrez sur votre vie. (Dauson et Bates entraînent Stukely, et sortent avec lui.) Eh bien, mon ami ?

BEVERLEY.

J’ai du mal (Montrant son cœur et sa tête.) là… et là encore… Je me sens consumer, déchirer…

MADAME BEVERLEY.

C’est une convulsion… Qu’est-ce qui nous déchire, vous consume ?

JARVIS.

Une révolution trop subite… Peut-être a-t-il besoin de repos… La nuit dernière a été terrible… Son esprit s’est dérangé.

CHARLOTTE.

À n’en revenir jamais… Mon frère !… ah ! que je crains !… que je crains !…