l’aîné. Papa, qu’avez-vous ?
LE PLUS JEUNE. Papa, dis-nous ce que tu as, afin que nous pleurions avec toi.
LE PÈRE. Chut !
l’aîné. Est-ce que nous avons fait quelque chose de mal ?
LE PÈRE. Non, ce n’est pas un mal, c’est un malheur que de naître.
LE l’LUS JEUNE. Maman ne se plaint pas de nous.
LE PÈRE. Non.
LE PLUS JEUNE. Est-ce que tu n’aimerais plus maman ?
l’aîné. Est-ce que maman ne t’aimerait plus ?
LE PÈRE. Ah !
l’aîné. Papa, ne crois pas cela, tu te trompes. Elle est si triste quand tu la quittes !
LE PLUS JEUNE. Si contente quand tu reviens !
l’aîné. Sois donc heureux.
LE PLUS JEUNE. Sois donc gai. Allons, papa, ris. (Le père sourit tristement.)
l’aîné. Nous voyons bien que tu travailles beaucoup ; mais laisse-nous devenir grands ; quand nous serons grands nous travaillerons pour toi, et tu te reposeras.
LE PKRE, les embrassant et s’affligeant sans contrainte. Ils me charment et me déchirent.