Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VIII.djvu/34

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LE PLUS JEUNE. Et quand ?

l’aîné. Je vous l’ai dit, un de ces jours, bientôt.

LE PLUS JEUNE. Comme je vais être bien obéissant ! Mon frère, il ne faut rien faire qui puisse ajouter à leur peine, car il est sûr qu’ils en ont... Voilà papa qui revient de la chasse.

l’aîné. Il aura tué un lièvre.

LE PLUS JEUNE. C’est moi qui le porterai.

l’aîné. Non, c’est moi... (ils quittent leur ouvrage et courent au-devant de leur père.)

SCÈNE III.

LE PÈRE et LES DEUX ENFANTS.

l’aîné. Mon papa, donnez-le-moi.

le plus jeune. Mon papa, que je le voie, que je le porte à maman.

LE PÈRE. Hélas ! mes pauvres petits, je n’ai rien tué.

le plus jeune. Pas un oiseau ?

LE PÈRE. Pas un oiseau. (Le père pose son fusil contre un arbre, s’assied à terre, prend ses enfants entre ses bras, les caresse et dit : ) Les pauvres petits !... Où est votre mère ?

LE PLUS JEUNE. Elle est dans la cabane. Elle travaille. Elle t’attend. (Le père se détourne pour pleurer.)